C’est sans doute l’ultime message qu’aurait envoyé Ben de l’au-delà dans sa lettre sur internet. Diffusée le 17 mai, titrée « Bonjour les humains », elle reflète la richesse de son œuvre et sa vision humaniste de l’existence. Masquée par un humour décapant.
« Non, Ben n’est pas mort », comme le souligne Christian Estrosi. Inclassable : il est triste, il est éruptif, il est fou, il est sage. Il est tout cela et bien plus encore. Il est Ben. »
En filigrane dans ses dernières lettres l’artiste évoque sa mort avec autodérision : Une fois mort L’homo sapiens N’a plus d’ego Par contre les vers de terre Qui l’auront mangé Ont un ego. Donc Donc svp si je meurs Enterrez-moi dans une baignoire. Pleine de terre agricole Donnez-moi à manger aux vers de terre. Et ne vous faites pas de soucis.
Ben ne ménageait pas les dérives des médias. Le Club de la Presse 06 a rendu visite en 2017 à l’artiste dans sa maison musée entièrement décorée de ses œuvres.
Il en avait profité pour s’interroger : « Le Club de la presse c’est quoi ? Une réunion d’anciens combattants? Ou des services secrets ? Ils vont essayer de me tirer les vers du nez ; ils vont me ficher S ! » Ben avait esquissé un de ces dessins à l’écriture ronde dont il avait le secret : Attention, parfois la presse manipule.
Son épouse Annie était là, débordante de convivialité. Et d’amour. Le récit de vie de Ben c’est une histoire d’amour qui s’achève en tragédie terminée. Il n’a pas supporté le décès de son épouse.
Désormais c’est à sa fille Eva, très éprouvée, qu’il appartient de poursuivre le chemin exceptionnel.
Le Club de la Presse 06 retiendra un commentaire qui traduit son humour : « Pivot est mort. Il ne pourra pas m’inviter pour parler de mon livre sur l’EGO qui va changer le monde ».
