Les débordements lors des manifestations hostiles à la réforme des retraites se sont caractérisés par l’augmentation des agressions contre les journalistes (rédacteurs, photo-journalistes, cameramen). « Casser du journaliste », après « « casser du flic », est-il le nouveau credo de ceux qui propagent la haine ? Et qui passent à l’acte ?
Les violences contre notre profession ne datent pas d’hier. Il existait, cependant, une certaine forme de pudeur parmi de nombreux confrères à relater les menaces dont ils étaient l’objet dans les quartiers où les trafiquants de drogue tentent d’imposer leur loi. Ces individus rejettent tout ce qui représente une forme d’autorité (facteurs, médecins, sapeur-pompiers, livreurs). Et journalistes. Minoritaires en nombre, ces délinquants pourrissent l’existence des habitants.
Les journalistes nouvelles cibles
Depuis les manifestations des gilets jaunes en 2018, des casseurs, Black-Blocs, extrémistes d’ultra-droite et d’extrême-gauche, délinquants s’en prennent, parmi leurs cibles, à des journalistes.
Fait sans précédent : des reporters de CNews sont intervenus en direct lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, sans donner leur nom et sans être filmés.
Plainte de BFM TV
BFM TV a porté plainte après l’agression de deux de ses journalistes par des casseurs mardi 21 mars à Paris alors qu’ils couvraient la manifestation contre la réforme des retraites. La chaîne acondamné « fermement l’agression dont ont été victimes ses journalistes et réaffirme son attachement à la liberté de la presse et au droit à l’information».
Les deux journalistes en question, Jérémie Paire et Baptiste Keita, selon leur récit, ont été pris à partie à deux reprises, d’abord place de la République, puis aux alentours de la place de la Nation, recevant notamment « des coups de pied et des coups de poing ». D’après les journalistes, « il y avait la volonté de voler la caméra ». L’intervention d’« une participante à la manifestation et (de) quelques autres personnes» a finalement permis « leur exfiltration » du cortège, ont-ils également relaté.
Les relations presse-police ont été de tous temps difficiles. Sans doute est-il urgent face aux violences dont sont l’objet les forces de l’ordre de tenter d’établir un climat de confiance presse-police par le biais du nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO, un texte qui encadre la liberté de travailler des journalistes lors des manifestations).
« Après une rédaction et une mise en œuvre qui nous paraissaient satisfaisantes, le nouveau schéma national du maintien de l’ordre arrêté fin 2021 n’est pas respecté », déplore Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF.
Paul Barelli vice-président du CPM06, ex-correspondant du Monde à Nice