Le Club de la Presse Méditerranée 06, avec le soutien de la Ville de Nice, s’est associé à la démarche de son époux Michel Gavalet.
Reportée une demi-douzaine de fois, Covid oblige, le dévoilement d’une plaque en mémoire d’Anne de la Valette, journaliste, présidente du premier Club de la presse en 1978 a eu lieu. Enfin !
Décédée à 91 ans le 7 juin 2014, cette grande voix de Radio Monte Carlo a marqué les années 1955-1980. Femme courageuse, humaniste, ses amis les plus proches s’étaient déplacés. Les années ont passé mais l’émotion était toujours vive lorsque Isabelle Visentin, adjointe au maire de Nice, a dévoilé la plaque.
C’est là, square Mozart, que certains passants imagineront avec nostalgie les temps où la radio faisait plus souvent rêver. Son époux Michel Gavalet, sans lequel cette cérémonie n’aurait pas eu lieu, a évoqué avec pudeur la force de vie qui animait Anne de la Valette
D’origine russe, parlant une demi-douzaine de langues, elle a débuté à Radio Monte Carlo comme speakerine entre 1955 et 1960. Puis elle a animé jusqu’en septembre 1970 la « Gazette du soleil », émission quotidienne de deux heures d’antenne, en direct. Anne a également animée une émission mensuelle, « Musique sans frontières », en multiplex avec une douzaine de pays.
En 1970 elle devient journaliste reporter chargée de couvrir l’actualité de la Côte d’Azur. Femme au caractère bien trempé, courageuse, elle s’est illustrée particulièrement le 24 octobre 1974 lors d’une prise d’otage à l’aéroport de Nice.
Ce jour là, un déséquilibré de 31 ans, Daniel Rey Caruso, prend en otage une hôtesse de l’air d’Alitalia, dans le box de la compagnie italienne. Il braque un pistolet sur la tempe de l’hôtesse. Ses revendications sont nébuleuses : il demande la libération de sa femme prisonnière en Italie. À midi, la brigade anti-gang du commissaire Broussard débarque à l’aéroport de Nice.
Anne de la Valette est parvenue à contacter par téléphone le preneur d’otage. Elle l’a longuement écouté et a réussi à l’apaiser en établissant un rapport de confiance avec lui.
En accord avec les autorités qui ont fait partir tous les policiers de l’aérogare, Anne de la Valette s’est rapprochée du preneur d’otage suivi de près par le commissaire Broussard et six policiers de la brigade anti-gang.
Elle raconte dans son livre, « Ici Radio Monte Carlo », comment elle s’adresse au preneur d’otage. « Tu vois Daniel, j’ai tenu parole. Je suis venu te chercher… Je t’ai promis que personne ne tirerait sur toi… tu peux me faire confiance. On ne te fera pas de mal si tu rends ton arme. »
Le commissaire Broussard s’est alors approché et a remis au preneur d’otage un papier que ce dernier a lu attentivement… Caruso s’adresse de nouveau à Anne : « D’accord je rends mon arme, mais attention, je te fais confiance, si tu me trahis, je ne croirai plus jamais en rien ».
« Il m’a tendu le revolver. J’ai hésité à le prendre, encombrée par mon micro. Je lui ai dit “donne-le à l’hôtesse”. Celle-ci n’a pas bougé », raconte-t-elle.
Daniel Rey Caruso s’est rendu. Puis il est parti accompagné par le procureur de la République et le commissaire Broussard. Sans l’intervention d’Anne de la Valette, confiera plus tard un policier, le preneur d’otage risquait fortement d’être abattu. Daniel Rey Caruso fut condamné à onze ans de réclusion criminelle.
CPM06
Le Club de la presse Méditerranée remercie Auguste Verola, vice-président du département des Alpes-Maritimes, pour son action.