Ce 26 mars prenait fin la quinzaine de l’opus 2022 de ce si précieux rendez-vous annuel qui a réuni 4 500 spectateurs. Un retour tant attendu vers un cinéma dont on ne saurait se passer, surtout en région frontalière, marqué à la fois par une impatience liée aux restrictions, et aussi à une sélection parmi les plus fines. Deux Prix se sont faits valoir, applaudis à l’unanimité.
« Ce cinéma incarne le réel car la vie de chacun en est son inspiration principale ! » … Ainsi fut la définition amenée par Bernard Asso, attaché aux valeurs artistiques départementales, et surtout déterminé à démontrer que Nice ne consiste pas en une simple histoire balnéaire, mais en un réel attachement aux racines. Beaucoup d’émotion et de reconnaissance en tout cas de la part des représentants politiques – toujours inscrits parmi les fidèles de ces journées « à l’italienne » -. Alors que Nice se prépare à son rôle potentiel de Capitale de la Culture et que le site des anciens studios de la Victorine aborde de nouvelles perspectives, les Journées du Cinéma Italien ont resplendi de belles réalisations, tant sur le plan logistique que sur celui de la programmation à élire autour de dix films (Patrimoine hors concours).
C’est tout d’abord le Prix Jeune Public qui est annoncé en cette fin d’après-midi, dans la présence chaleureuse et bien vivante de cinq étudiants de l’Université de Nice issus de la section audiovisuel du lycée du Parc Impérial, et des licences et masters de la faculté de Lettres. Fruit de leurs votes mais aussi de ceux de 1 872 scolaires (venus d’une trentaine d’établissements de l’Académie), le Prix est décerné à « Mio fratello rincorre i dinausauri » (Mon frère chasse les dinosaures) pour le premier film de Stefano Cipani. La naissance d’un petit frère remplit Jack de bonheur. Lorsque ses parents l’avertissent que Gio est « spécial », il l’imagine en super héros. En fait, il est trisomique… Le thème largement inspiré du roman autobiographique de Giacomo Mazzariol (après la diffusion sur Youtube d’une vidéo réalisée à la maison avec son petit frère trisomique, pour la Journée mondiale de la trisomie en 2015), a largement motivé le jeune cinéaste. Le résultat est là… Un bijou du genre !
Enfin, le Prix du Public est attribué à « Gli ani piu belli » (Nos plus belles années, 2020) pour ce douzième film de Gabriele Muccino, avec l’histoire de quatre amis, racontés sur quarante ans depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Avec la chronique de leurs espoirs, désillusions, amours et surtout de leur amitié – une fresque colorée qui retrace le passage de l’adolescence à l’âge adulte – le réalisateur est revenu avec force sur le chef-d’œuvre d’Ettore Scola, « Nous nous sommes tant aimés ». Et l’occasion opportune pour l’équipe de justement le projeter après la remise des Prix.
Une fois encore, un choix légitime pour un film empathique, plein de ce temps qui nous construit.
En attendant l’année prochaine pour de nouvelles journées à l’italienne, l’Espace Magnan continuera à bien nous accueillir durant tout le mois d’avril avec « le mois Pagnol » et la compagnie Jacques Biagini, en ciné-conférences, exposition, et théâtre autour du grand Marcel….
Josselyne Bélieu