Cette photo de Patrice Lapoirie reflète l’âme de Jean-François Roubaud, Jeff, décédé brutalement à 60 ans. Je n’oublierai jamais l’énergie, la combativité de cet éternel jeune homme qui illuminaient son regard quand il haranguait le personnel, réussissant à le fédérer pour traverser la période la plus difficile de Nice-Matin.
« Leader charismatique du SNJ, il avait, comme l’écrit le quotidien, bien avant 2010, réuni les forces et rallié les cœurs des journalistes, des salariés et des amis de Nice-Matin pour lutter contre la prédation du groupe Hersant qui voulait dépouiller « son » journal ».
En 2014, il s’était de nouveau battu pour épargner au personnel un massacre social. Il avait initié avec d’autres membres du personnel une aventure inédite dans l’histoire de la presse régionale en France : la reprise d’un quotidien régional, issu de la Résistance, par ses propres salariés,
Jeff laisse un vide immense dans la rédaction de Nice-Matin. Le destin a voulu que je fasse sa connaissance quand, il y a plus de trente ans, il travaillait à la locale de Nice-Matin. J’avais été sensible à sa singularité et à son ouverture d’esprit.
Journaliste, chef d’agence, syndicaliste et même président du conseil de surveillance du groupe Nice-Matin toutes ces années, le grand reporter, revendiquant avec humour sa « nissartitude », n’a jamais cédé aux sirènes de ceux qui se prennent au sérieux. Eternel « adulescent », il traitait tous les sujets. Avec éthique et intransigeance.
Jeff laisse une forte empreinte dont devront s’inspirer les jeunes journalistes. L’exercice humain d’une profession qui demeure le meilleur garde-fou contre les fake news.
Paul Barelli, vice-président du Club de la presse 06
NDLR. À ses trois filles, Coline, Lisa et Thélénia, à Marjorie, son épouse, à ses sœurs ainsi qu’à ses parents, à ses amis et à ses proches, le Club de la presse 06 présente ses plus sincères condoléances.