Le Club de la Presse Méditerranée 06 a organisé un déjeuner débat sur la Sécurité, au Grand Balcon à Nice, le 23 octobre. Le Contrôleur général Patrick Mairesse, Directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP) a répondu, sans langue de bois, aux journalistes. En poste à Nice depuis le 9 mai 2017, M. Mairesse qui était, auparavant, patron des policiers de l’Isère avait déclaré avec ironie au moment de sa nomination à Nice: « Quand on s’en va, on est présenté comme le meilleur, mais lorsqu’on arrive quelque part, tout est à refaire. »
Cela n’a pas été le cas à Nice. Le patron des 2000 policiers nationaux des Alpes-Maritimes a estimé que l’organisation de la police, mis en place par son prédécesseur le Contrôleur général Marcel Authier s’avère efficace.
À la question, les effectifs de police sont-ils suffisants à Nice où 1000 policiers nationaux assurent la sécurité de la ville, le Contrôleur Général a estimé que par rapport à d’autres villes il n’y avait pas un problème d’effectif dans la cinquième ville de France.
L’attentat du 14 juillet 2016 est présent dans toutes les mémoires. Il contribue à justifier naturellement une attente sécuritaire parmi la population. « Il faut prendre en compte ce qui s’est passé cette nuit tragique, précise t-il. Depuis, sur la côte d’Azur, nous parvenons à mettre en place des dispositifs « extraordinaires ». Par exemple, on parvient à sécuriser un marathon dans ce département car il existe depuis des décennies une culture de la sécurité ».
Après avoir tiré les enseignements du 14 juillet 2016, le département s’est spécialisé dans la protection des grands évènements. Patrick Mairesse indique qu’il a participé à une réunion de formation avec d’autres directeurs départementaux de la sécurité publique. « Ils ont été attentifs à nos dispositifs».
La menace terroriste est toujours présente.
« En matière d’antiterrorisme, il faut constamment faire évoluer les dispositifs de sécurité : placer des plots en béton, poursuit-il, c’est insuffisant. Cela empêche la voiture ou le camion de passer mais pas le scooter. La menace terroriste est toujours présente, elle n’est pas prête de baisser, estime M. Mairesse. Certes en Irak et en Syrie, Daech est en train de finir de perdre. Mais il y a des français et des niçois sur place, c’est le dernier carré ».
À la question est ce qu’il n’y a pas un risque de relâchement ? Le Contrôleur général ne le pense pas mais il se prononce pour « homogénéïser » les dispositifs :
« Cet été il a été décidé de faire un feu d’artifice sur la Prom. Et de faire comme à Cannes et à Antibes : il y avait 25000 personnes et cela s’est bien passé grâce à un dispositif renforcé sans portique. On ne peut pas vider une plage à 22 heures parce qu’il y a un feu d’artifice un quart d’heure après. Soit, il faut arriver à cinq heures du matin, palper et fouiller tous ceux qui sont sur la plage donc nous sommes dans une logique de passer du statique où on bloque tout, à un dispositif qui sursoit à ce qui est nécessaire. Des policiers présents, qui peuvent réagir très vite ».
Quant à la violence en milieu scolaire à laquelle n’échappe pas la Côte d’Azur, Patrick Mairesse rappelle que des réunions de bassins, de secteurs, sont mis en place depuis un an avec l’Éducation Nationale où les correspondants de police nationale et les principaux de collèges et proviseurs de lycées se rencontrent. La gendarmerie y participe. C’est le directeur des services Académiques qui pilote.
Fort de son expérience passée à Grenoble qui s’est équipée tardivement de caméras de vidéosurveillance, le Contrôleur Général a estimé que « ce système fait la preuve de son efficacité tous les jours ».
Paul Barelli
Patrick Mairesse (au centre à gauche) et Paul Barelli (en bleu) entourés des journalistes, lors du déjeuner débat au Grand Balcon, le 23 octobre dernier.
Photo : © Abdel Azdine